vendredi 22 avril 2011

NOUS SOMMES UN SEUL DIEU

Je sens bien qu’aucun dieu n’existe en dehors de la vie. Car ce que nous nommons dieu, c’est la vie elle-même ! Il n’y a pas de cause extérieure, pas d’avant, pas d’après. Tout existe maintenant et maintenant seulement. La vie est unique, instantanée  et infinie – sans commencement et sans fin . Tout n’est qu’Un. Les mystiques chrétiens l’expriment ainsi quand ils parlent d’un dieu omnipotent et omniprésent. Nous, les humains, sommes éléments de la vie comme chaque élément l’est, l’ensemble étant un seul phénomène instantanément éternel.

 Si, comme l’écrivait Pascal « le silence des espaces infinis m’effraie » c’est qu’en cherchant à m’élancer vers l’infini je me perds puisque tout n’est qu’ici et maintenant. Avant, après, loin, proche sont des illusions qui éloignent de la réalité. C’est en englobant tout ensemble et instantanément qu’on existe.

On éparpille son entendement en envisageant certains aspects du phénomène unique. On peut chercher dans toutes les directions, dans le temps et/ou dans l’espace, on revient toujours à une certitude : rien n’a de début ni de fin compréhensibles. On peut soulever toutes les questions que l’on désire, elles n’apportent jamais de réponses satisfaisantes sauf à savoir que « c’est comme ça ».

D’où vient notre désir, jamais assouvi, de savoir ? De notre imagination. Elle aussi fait évidemment partie du tout infiniment instantané et n’a donc pas d’utilité en la matière. On peut s’interroger, avoir recours à des sciences pour tenter de percer des mystères, d’autres mystères se proposent infiniment à notre entendement. Si nous comptons sur le temps pour parvenir à percer, entre autres, ce que nous appelons « le mystère des origines », nous nous éloignons de toute révélation puisque le temps est également un paramètre de l’éternel instantané ! Tout est compris en tout. Rien n’y échappe.

Mais comment le concevoir ? En étant conscient du Tout. Cela ne peut être qu’instantané. On parle alors de Révélation ou de Nirvana. Et il faut savoir que cette révélation est largement exprimée dans toutes les traditions ésotériques humaines. Ceci…depuis la nuit des temps !

jeudi 7 avril 2011

CE MONDE EST A TOUS

Je vois de plus en plus arriver sur les réseaux sociaux des observations pertinentes et des suggestions plus ou moins réalistes quant au fonctionnement de notre société, ces remarques remettant souvent en cause le rôle du gouvernement de la république dans une époque où une grande aspiration au changement s’exprime régulièrement haut et fort.

Il ne va pas falloir se tromper d’ambition : voulons-nous changer de gouvernement ? Une échéance électorale majeure aura lieu en 2012 pour reconduire ou remplacer le président de cette république. J’entends cependant à propos de celle-ci qu’elle est souvent vécue davantage comme une monarchie constitutionnelle qu’une république au sens de la « règle publique » au service de tous. Et que, de toute façon, changer le commandant du Titanic n’évitera pas le naufrage annoncé.

De quel naufrage s’agit-il ? A y bien penser, du naufrage global de notre société marchande incapable de perdurer sans entraîner le monde dans une catastrophe planétaire reconnue, annoncée et pourtant largement et volontairement occultée. Par ce constat, il me paraît en effet juste d’estimer inutile la reconduite en l’état des institutions de nos républiques (ou dîtes telles) et de rechercher d’autres formes de vie en société. Et là, les idées ne manquent pas, des plus ordinaires, à court terme aux plus utopiques. Soyons clairs : face aux constats alarmants qui s’accumulent depuis des années sur l’état de grande maladie de notre planète, l’utopie ne sera peut-être même pas suffisante à trouver des voies de sauvetage, mais il faut les multiplier en urgence.

Si l’on estime que les gouvernements, trop impliqués dans les moteurs de destruction de notre monde, achoppent à les rassembler et les faire fructifier,  il est un devoir de tous les humains, pour nos enfants et les enfants de leurs enfants, de se retrouver  maintenant, de se reconnecter ensemble, de faire repartir cette fameuse démocratie par le bas et reconstruire, par des idées humanistes, détachées des envies de pouvoir et de richesse, une planète qui ne demande qu’à nous nourrir et nous faire rêver. Ce monde est en route mais c’est une mosaïque éparpillée qu’il va falloir rassembler.

Evidemment, la peur du vide va s’installer : le vide que va induire le refus de continuer à se remettre entre les mains d’institutions qui ont largement fait preuve de leur échec à organiser la société. Et oui, nous allons devoir nous auto-organiser. Mais cette angoisse va rapidement faire place à la joie, à l’espoir car nous allons devenir acteurs de nos existences et de celles des autres. Qu’avons-nous à perdre ? Tout, si nous ne provoquons pas immédiatement la mise en relation des volontés affirmées de révolution planétaire pour un monde redevenu vivable et harmonieux. Nous devons vous et moi nous reconnecter ensemble et partager nos découvertes et nos manières d’exister pour recréer une société planétaire où chaque être vivant apporte au monde ce que chacun, au fond, recherche avec acharnement : le bonheur d’exister et de le partager. Et c’est déjà ce qui se passe  puisque nous avons partagé ici ce moment d’espoir et que nous savons que nous ne sommes pas seuls à vouloir vivre ensemble.

Il paraît cependant improbable de pouvoir s’échapper du carcan obligatoire et de moins en moins rassurant des institutions de la « république ». Certains prônent une révolution – ils l’entendent au sens d’une colère armée qui détruit tout et qui, malheureusement, ne saura pas davantage reconstruire que lors des révolutions passées. Elle nous laissera exsangues, abattus et perdus. Alors un homme – une femme ? - se lèvera…et prendra le pouvoir ! Nous n’avons ni le besoin ni le temps de (re)vivre cela. 

Devons-nous tenter une démarche contraire ? Pouvons-nous refuser en bloc le système qui est le nôtre dans une démarche de désobéissance ? Tant que nous restons individuels - dans le fond à notre corps défendant nous le sommes devenus - la force publique nous fera plier. Même un refus de masse n’a aucune sens si nous ne proposons rien en échange. 

Qu’aurions-nous a proposer ? Mais ce que nous sommes, comment nous vivons, vous qui me lisez, moi qui vous écris. Ne sommes nous pas les meilleurs juges de ce dont nous et nos enfants avons besoin et de la manière dont nous avons commencé à réorganiser nos existences face à l’impuissance – voulue ou non – des organisations républicaines, occupées à gérer un système à des années-lumière des réalités et des besoins du monde et ses habitants ? Organisons-nous ensemble peu à peu comme il nous semble bon, sans désir de puissance, d’enrichissement ou de dépassement des autres.
 J’avais envie de proposer le regard de l’enfant : qu’importe à celui-ci si son père est ministre ou cordonnier ; il a besoin, pour grandir et évoluer, d’amour de nourriture et de reconnaissance ; avons- nous besoin d’autres choses ? Oui ? D’admiration, de pouvoir, d’une plus belle maison que les autres, de richesses qui nous rassurent ? Tout cela est extrêmement limité dans le temps et concerne simplement, à mon avis, un problème d’image envers soi. Mais l’image que l’on a de soi dans ce contexte n’aidera pas à construire un nouveau monde. Il a besoin de nos réseaux tissés comme une toile et qui remplaceront (ils remplacent déjà) les structures rigides et inadaptées que nous connaissons.

Un cours d’eau qui serpente, s’insinue et cherche des voies. Il modifie progressivement le paysage et bientôt s’installent de nouveaux fleuves purifiés où tous viendront puiser. On peut imaginer ce phénomène inéluctable – dans le cas contraire tout est perdu – comme un « fondu-enchaîné » : peu à peu disparaissent les fonctionnements que nous avons connu au profit d’une entraide mondiale dans le respect du vivant. Je rêve dites-vous ? Pourquoi, vous n’en rêvez pas ?